Le Design Thinking en 4 points clés

Le Design Thinking en 4 points clés

1. Design thinking, coup d’oeil historique et définition

C’est en 1969 qu’Herbert Simon, économiste et sociologue américain emploie pour la première fois, le terme de « Design Thinking ». Il envisage alors le Design Thinking comme une façon de penser.

En 1991, le Design Thinking devient un modèle de management. Celui-ci permet de résoudre une problématique donnée grâce à l’émergence d’une solution innovante.

Tim Brown, P.D-G de la société IDEO (entreprise américaine de design) définit le Design Thinking comme étant « une discipline qui utilise la sensibilité, les outils et méthodes des designers pour permettre à des équipes pluridisciplinaires d’innover en mettant en correspondance attentes des utilisateurs, faisabilité technologique et viabilité économique ».[1]

Représentation graphique du Design Thinking

Graphique du Design Thinking
Le Design d’innovation se trouve à la convergence de 3 critères : désirabilité, faisabilité et viabilité
(Source : IDEO)

2. Design thinking, fonctionnement & méthodes

 

  • Cette solution novatrice, centrée sur le client et/ou l’utilisateur doit répondre à trois critères. Ceux-ci permettront de savoir si elle est crédible et durable.

Désirabilité :

existe-t-il une adéquation entre les désirs et les attentes du client ou/et l’utilisateur ?

Faisabilité technique :

la réalisation est-elle possible et pertinente ?

Viabilité :

est-ce pérenne au regard du modèle économique ?

→ L’intersection de ces trois critères représente le Design d’innovation

 

  • Comment pouvons-nous arriver à trouver une telle solution ?

Même si l’approche du Design Thinking est commune, il existe plusieurs méthodes. Celles-ci comportent un nombre d’étapes différentes.

7 étapes pour Rolf Faste (directeur de la section design product de l’université de Stanford dans les années 80) :

Graphique des 7 étapes du Design Thinking selon Rolf Faste

Sa méthode vise à prendre en compte l’avis de l’utilisateur final avant de réaliser un nouveau projet. On va même jusqu’à utiliser les avis des utilisateurs pour définir quel sera le contenu du projet.

Ces étapes comprennent :

la définition, la recherche, le brainstorming, le prototypage, la sélection, l’implémentation et l’apprentissage.

5 étapes pour Jeremy Gutsche et la d.school :

– Pour la d.school : l’empathie, la définition, l’idéation, les prototypes et les tests

Les 5 étapes du Design Thinking selon D-School
Source : https://www.usabilis.com/quest-ce-que-le-design-thinking/

– Pour Jeremy Gutsche : définir, imaginer, synthétiser, prototyper et tester

Les 5 étapes du Design Thinking_Jeremy Gursche
Source : https://www.usabilis.com/quest-ce-que-le-design-thinking/

Les deux simplifient la démarche. En revanche, l’ajout de la phase « empathie » dans la méthode de la d.school permet de se centrer sur l’expérience utilisateur/client en se mettant à sa place.

 

→ Ces deux méthodes sont fréquemment employées en entreprise.

6 étapes pour le Nielson Norman Group :

l’empathie, la définition, l’idéation, les prototypes, les tests et l’implémentation

Les 6 étapes du Design Thinking_Nielson Norman Group
Source : https://www.usabilis.com/quest-ce-que-le-design-thinking/

→ Créativité, flexibilité et itération sont au menu de cette méthode

3 étapes pour Tim Brown :

inspiration, imagination et implémentation

Les 3 étapes du Design Thinking_Tim Brown
3 étapes pour simplifier le process 
(Source : IDEO)

Précisons que toutes ces étapes sont plutôt cycliques car il est possible de revenir à l’une des phases (imagination, inspiration…) pour améliorer le livrable et continuer à trouver de nouvelles idées.

Conseil :

La démarche du Design Thinking nécessite que l’organisation qui souhaite la mettre en œuvre soit en majeur partie convaincue par ce dispositif.

3. Design thinking, avec quels outils ?

Pour une mise en œuvre simple, pratique et accessible à tous de cette méthode, j’indiquerai surtout des outils faciles à utiliser. Ceux-ci ne sont pas exhaustifs.

 

a. Analyse des données : observation, entretiens, enquêtes :

Grâce à différents moyens tels que l’interview, le temps d’observation, les enquêtes et les données clés disponibles au sein de l’entreprise, vous découvrirez :

 

  • ce que les clients/utilisateurs pensent de vos produits et services,

  • quels sont les freins à l’achat,

  • comment ces mêmes clients/utilisateurs détournent vos produits et services, etc.

b. Création de persona :

A l’aide des informations recueillies, vous pourrez réaliser un client / utilisateur type que vous personnaliserez le plus finement possible.

 

 c. Cartographie de l’expérience client :

Réalisation du tracé du voyage d’un persona type au sein de l’organisation (objectif, motivation, émotion, satisfaction/déception) qui révèlera les opportunités d’amélioration de l’expérience du client/utilisateur.

 

 d. Génération des idées :

Celle-ci peut se faire à l’aide de brainstorming, game-storming, etc.

→ A ce stade, paperboard, post-it, tableau, bloc-notes, crayon, gomme, vous seront utiles !

Conseils :

–  notez un point pertinent et important par post-it,

–  triez les informations recueillies,

–  repérez les thèmes qui se détachent.

Ceux-ci permettront la mise en lumière des besoins significatifs des clients/utilisateurs et dessineront les contours de la solution en devenir.

e. Prototypage :

L’idée trouvée sera représentée par des scénarii illustrés (storytelling), des maquettes rudimentaires, des jeux de rôles, des brochures, des emballages, etc.

Ces prototypes traduiront la solution en une expression visuelle et concrète. Ils mettront en exergue les points positifs et ceux à améliorer.

f. Test :

Recherche des erreurs et affinage du concept (itération des idées, des solutions).

 g. Projet pilote et réalisation :

 – Passage du prototype test à la solution définitive : déterminer sa proposition de valeur, mettre en place un modèle économique et le pitch associé.

 

→ Pour ces étapes, vous pouvez utiliser des outils comme « Lean Canvas » et « PERT ».

 

 – Lancement d’un projet pilote si possible : phases d’essais, validation.

4. Design thinking, quelques erreurs à éviter

  • Eluder la phase d’observation des clients/utilisateurs.

  • Ne pas réunir une équipe pluridisciplinaire.

  • Limiter le Design Thinking à l’utilisation d’outils.

  • Se servir de cette démarche pour tout type de projets.

Conclusion :

Sutton a déclaré : « Beaucoup de gens rêvent du succès. Pour moi, le succès représente 1% du travail découlant des 99% d’échecs ». [2]

Vous l’aurez compris, dans cette démarche centrée sur l’utilisateur et le client, l’erreur est admise, voire souhaitée. L’un des objectifs est d’apprendre de ses erreurs le plus tôt possible pour arriver rapidement à la solution novatrice !

 

Notes :
[1] BROWN, T., « Design Thinking », Harvard Business Review, 2009.
[2] SUTTON R.I., Weird ideas that work – How to build a creative company, New York, Free Press, 2007.

 

La confiance, un enjeu majeur

La confiance, un enjeu majeur

Définitions

Confiance

« Au sens strict du terme, la confiance renvoie à l’idée qu’on peut se fier à quelqu’un ou à quelque chose. Le verbe confier (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») signifie, en effet, qu’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui et en s’abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi. L’étymologie du mot montre par ailleurs les liens étroits qui existent entre la confiance, la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance ».[1]

Confiance en soi

« Sans confiance en soi, rien n’est possible. Ce n’est qu’ensuite qu’on peut aussi s’ouvrir aux autres, construire un espace de partage, bâtir avec autrui un projet commun. Pourtant, la confiance en soi relève aussi de la capacité à créer des liens. Pour cela, il faut pouvoir aussi croire aux autres, leur faire confiance et accepter le risque de la dépendance ».[2] 

« Avoir confiance en soi, c’est avant tout se connaître, c’est croire en son potentiel et en ses capacités ».[3]

Atout France !

Parole de professionnel sur la confiance

Clara Gaymard, ancienne présidente et CEO (Chief Executive Officer) de Général Electric France, nous rappelle que « la France est un pays aimé, désiré, jalousé, souvent incompris, y compris par nous-mêmes ». Elle souligne l’importance économique de notre pays dans le monde en indiquant que « nous possédons des écosystèmes performants dans les activités clés du futur comme les transports, la santé, l’énergie » ainsi que « l’un des systèmes sociaux les plus protecteurs au monde ».[4]

De tels atouts français pourraient nous rendre fiers, nous aider à entreprendre, à développer et cultiver une confiance en nous-mêmes plus forte, plus solide. Qu’en est-il vraiment ?

 

La confiance, omniprésente

Eclairage des sciences sociales sur les liens entre relation et confiance

Pour bien assaisonner un plat, on utilise entre autres ingrédients de petits cristaux qui font toute la différence en termes de goût : le sel. Celui-ci est présent quasiment partout dans notre alimentation. Lors de son utilisation, si nous en saupoudrons trop, nous gâchons notre mets. En revanche, si nous n’en mettons pas assez, nous aurons envie d’en rajouter pour obtenir la saveur désirée. Il est donc nécessaire de s’en servir d’une façon équilibrée et personnalisée.

Si nous prolongeons cette image métaphorique, le sel pourrait représenter la confiance. Ainsi nous nous rendons compte qu’elle est nécessaire partout : entre les individus pour établir des relations durables au plan social, culturel, économique, au sein de la famille, des organisations, d’un gouvernement, d’un pays et entre différentes régions du monde.

« La confiance sous-tend et affecte la qualité de toute relation, de toute communication, de tout projet, de toute entreprise industrielle ou commerciale, de chacun des efforts dans lesquels nous sommes engagés. Elle modifie la qualité de chaque moment et altère la trajectoire et les résultats de tous les moments futurs de notre vie – aussi bien sur un plan personnel que professionnel ».[5]

La confiance, un manque à gagner français

Pouvons-nous construire des relations sociales de qualité sans confiance ? 

« Il existe un paradoxe français : celui d’un bonheur privé et d’un malheur public. Si les français se disent relativement satisfaits de leur vie privée, et des solidarités familiales et de proximité, ils expriment, en revanche, une grande défiance envers le reste de la société. Ils se déclarent régulièrement plus pessimistes sur leur destin collectif et leur goût de vivre ensemble que les citoyens des autres pays […]

Les recherches récentes en sciences sociales, en économie ou en médecine sur les causes du bien-être donnent une réponse convaincante et étayée : le bien-être dépend avant tout de la qualité des relations sociales. Or, les français souffrent d’un profond manque de coopération et de réciprocité. Ils se défient beaucoup plus souvent des autres, mais aussi de leurs institutions, de la justice, du Parlement, des Syndicats ou encore des entreprises, de la concurrence et du marché, que les citoyens de la plupart des autres pays développés. Ils disent également souffrir de relations conflictuelles et hiérarchiques, aussi bien à l’école, dans l’entreprise, que dans leur rapport aux institutions publiques ».[6]

« En 2007, 22 % des Français déclaraient faire confiance aux autres. Ces chiffres sont issus du World Value Survey qui couvre 97 pays représentant 90 % de la population mondiale […] La France se situe au 58ème rang sur l’échelle de la confiance interpersonnelle ».[7]

La confiance, pour plus de coopération

Confiance et rapport à l’autre

La nature du rapport à l’autre apparaît essentielle pour grandir, évoluer au plan personnel et professionnel. En essayant de sortir de notre zone de confort, nous pouvons tenter de rejoindre d’autres personnes avec lesquelles nous allons pouvoir échanger, grâce auxquelles nous allons pouvoir apprendre, nous développer et nous sentir utile.

Ainsi, nous admettons dans un premier temps que nous ne savons pas tout de l’autre et dans un second temps, que nous ne connaissons pas tout de nous.

 

Moyens de mise en relation  et confiance

A notre époque, nous possédons de nombreux moyens de communication pour nous retrouver et échanger : le téléphone, la messagerie électronique, la vidéo-conférence, les applications mobiles, le rendez-vous en face-à-face.

Ces supports peuvent aider à développer et renforcer le lien social. Ils nous offrent aussi la possibilité de travailler ensemble plus aisément. La coopération pour la mise en place d’un projet entre plusieurs individus à l’intérieur ou en-dehors de l’entreprise est facilitée.

Pour exemple, l’application mobile « Slack » permet de communiquer d’une manière instantanée (si nous acceptons les notifications) entre particuliers ou professionnels, membres d’une équipe projet.

Quelques pistes non exhaustives de réflexion pour faire croître la confiance

– Peut-être qu’en apprenant à travailler à nouveau « ensemble », d’une manière plus « horizontale », plus dynamique et coopérative, la confiance pourrait à nouveau augmenter au plan social, culturel et économique ?

– Peut-être que des pratiques managériales en entreprise incitant à plus de responsabilisation, de transversalité et de pratiques collaboratives induiraient une meilleure confiance ?

– Peut-être qu’avec un système d’éducation scolaire moins élitiste, hiérarchique et qui adopterait un fonctionnement prônant l’apprentissage de la coopération dès le plus jeune âge, le facteur confiance se développerait plus facilement ?

Voici ce que Robert Eckert, ex-P-DG de Mattel a déclaré : « Au travail, votre responsabilité n°1 devrait être de bâtir la confiance ».

Et vous, pensez-vous faire suffisamment confiance à vos proches, aux collaborateurs qui travaillent avec vous ? Avez-vous suffisamment confiance en vous ? Que signifient pour vous les termes « faire confiance », « être en confiance », « confiance » et « confiance en soi » ? Avez-vous testé des moyens collaboratifs qui visent à réparer, à renforcer ou à développer la « confiance en soi » et/ou en l’autre au sein de l’organisation dans laquelle vous êtes employé(e) ?

N’hésitez-pas à étayer ce vaste sujet de vos commentaires bienveillants et de vos expériences !

Notes :
[1] Marzano Michela, « Qu’est-ce que la confiance ? », Études, 2010/1 (Tome 412), p. 53-63. URL : https://www.cairn.info/revue-etudes-2010-1-page-53.htm
[2] Marzano Michela, « Qu’est-ce que la confiance ? », op.cit., 2010, p.53-63.
[3] Définition « confiance en soi », disponible sur Internet : https://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Confiance-en-soi, consultation en mars 2019.
[4] Gaymard, C., « Et la confiance, bordel ? », Faire le pari de la confiance en entreprise, L’Institut Montaigne & Financi’Elles, 2014, Eyrolles, p.7.
[5] Algan Y., Cahuc P., Zylberberg A., « Et la confiance, bordel ? », op. cit., 2014, p. 21.
[6] Ibid., 2014, p. 18.
[7] Ibid., 2014, p. 19.